Se chauffer pour 50 euros par an

Rien de tel qu’une belle jour­née, fraîche et ensoleillée pour aller visiter une maison bioclimatique. Comprendre son fonctionnement tout en profitant de la douce chaleur du soleil rayonnant à l’intérieur…

Le doux contexte climatique posé, nous voici chez Bernard et Renée, les heureux habitants et ingénieux concepteurs de cette maison qu’ils qualifient de « radi­cale ». Discrète et pourtant si grande, en harmonie avec le paysage champêtre et pourtant si contemporaine, financière­ment abordable et pourtant si perfor­mante. Voici en quelques mots leur secret pour une vie privée, mais aussi profes­sionnelle (bureau-atelier de maquette et gravure attenant à la maison), dans un cadre de vie sain et paisible.

C’EST VOTRE SECONDE CONSTRUCTION BIOCLIMATIQUE, POURQUOI LA QUALIFIEZ-VOUS DE « RADICALE »?

B.: « Radicale » parce que lorsque nous avons décidé de vendre notre précédente maison bois bioclimatique construite en 1986, nous nous sommes dit que nous allions faire pour la suivante tout ce que nous n’avions pas pu réaliser précédemment, faute de temps et de moyens. Concrètement, ça a commencé par la recherche de formes harmonieuses, passant presque inaperçues dans le paysage: un plain-pied carré, bardé de bois grisé unifor­mément. Très vite, nous avons également fait appel à une géobiologue afin d’implanter la maison sur le terrain et d’y trouver de l’eau. Un puits a ainsi pu être creusé et il alimente qua­siment 100 % de nos besoins. La liberté, l’affranchissement aux énergies de mar­ché polluantes, l’autonomie, le travail à la maison, voici quelques-unes de nos quêtes depuis fort longtemps.

VOUS AVEZ ASSURÉ VOUS-MÊME LA CONCEPTION ET LA MAÎTRISE D’OEUVRE. QUELLE A ÉTÉ VOTRE TECHNIQUE POUR RENDRE LA MAISON SI PERFORMANTE?

B.: À la base, deux notions très simples : isoler au maximum pour conserver la chaleur intérieure, capter et stocker les apports extérieurs. J’ai ainsi cherché à créer une « boîte isotherme », saine et respirante. La solution technique saine, la plus pratique que j’ai trouvée a été de fabriquer caissons de murs et de toiture poutres en I remplies de bottes Pour protégeant, mais aussi pour éviter tour ment d’air dans ces caissons, j à ce que l’étanchéité à l’air soit Chaque caisson est étanche à l’air indépendamment des autres. Nous pour cela collé puis agrafé le film vapeur sur chacune des poutres. De plus, nous n’avons fait aucun percement dans ces parois. Toutes les gaines et les  tuyaux passent soit dans la d; dans le plafond et pour certains des angles cassés.

 C’EST UN PUITS CANADIEN QUI ASSURE EN GRANDE PARTIE LE CHAUFFAGE DE VOTRE MAISON. POUVEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER COMMENT CELA FONCTIONNE?

B.: La maison étant largement vitrée côté sud, les apports solaires sont également importants pour notre chauffage. Ils sont stockés puis réémis grâce à des matériaux lourds: la dalle en béton et le mur porteur intérieur en agglo béton plein. L’enveloppe étant fortement étanche à l’air, nous avons besoin d’une ventilation pour évacuer les gaz de cuisson, de combustion, de respiration et pour nous apporter de l’air neuf. Pour des raisons d’économie d’énergie, nous avons fait le choix d’une VMC double flux. Et pour améliorer encore le système, nous lui apportons de l’air neuf préchauffé grâce à deux systèmes. L’un réalisé exclusivement dans ce but : un puits canadien de qualité (2 x 20 m de long à 2,70 m de profondeur). L’autre, non prévu mais très efficace : le local dans lequel se trouve la VMC est en hiver très souvent à 28 °C (les tuyaux du foyer bouilleur y circulent). En aspirant cet air, la ventilation obtient une bonne source de chaleur pour réchauffer l’air neuf provenant du puits canadien.

Un jour où il faisait -10 °C dehors, mon thermomètre en sortie de bouche d’insufflation me donnait 16 °C. Le tout sans aucune énergie rapportée, si ce n’est l’électricité des ventilateur VMC

ET LE FOYER BOIS BOUILLEUR, IL SERT SEULEMENT POUR L’EAU SANITAIRE ALORS?

B.: Oui, il vient en complément des de panneaux solaires thermique: mars à octobre, le solaire nous d( 100 % de l’eau chaude pour les clou l’alimentation des lave-linge et lave selle… L’hiver, un feu de 2 h suffit à  réchauffer les 500 litres de stockage. Quand il fait très froid – journée soleil et si les petits-enfants sont là – nous utilisons le bouilleur pour alimenter deux radiateurs placés près des chambres et  dans la salle de bains.

LA CONCEPTION DES VOLUMES A ÉTÉ ADAPTÉE À VOS ENVIES ET VOS BESOINS. AVEZ-VOUS QUELQUES EXEMPLES DE CES CHOIX ARCHITECTURAUX?

 B.: Outre le choix du plain-pied avec toi­ture plate pour se « fondre » dans le pay­sage, nous avions envie de créer à l’inté­rieur une impression de circulation comme dans une ruelle : d’où les cou­loirs desservant les chambres, le séjour et la cuisine. En outre, pour donner de la perspective, nous avons un plafond en légère pente montante du nord vers le sud (2,50 m de hauteur sous plafond dans les chambres et 2,70 m dans le salon) ainsi que des baies avec vitrées pour aller chercher la 1 plus haut possible.

Autre détail – mais qui a importance visuelle – les a angles des cloisons en Fermac arrondies pour adoucir l’ambiance avons également travaillé sur phonique des cloisons : il a si monter avant de poser la chai pour diminuer les passages d’une pièce à l’autre.